D’aucuns pourraient croire que les prérequis pour être chargé de mission handicap sont les suivants : être soi-même reconnu travailleur handicapé, ou être investi d’une mission humaine voire humanitaire. Il n’en est rien. Dans la majorité des cas, il/elle est rattaché/e à la DRH et doit en permanence jongler entre les objectifs de la direction et les souhaits de candidats reconnus travailleurs handicapés.
Une mission délicate qui nécessite beaucoup de technique, de connaissance de l’entreprise et de diplomatie
Inutile de se voiler la face, les entreprises s’engagent souvent par contrainte légale, suite aux différentes lois sur le handicap, et notamment celle du 11 février 2005. La mentalité française amène à engager des actions en « réaction » à une loi plutôt que des actions volontaristes et humanistes, à l’instar de ce qui est fait dans les pays d’Europe du Nord. Certaines entreprises font toutefois exception.
Outre cette obligation et les pénalités encourues, la loi de février 2005 est également un vecteur de communication pour les entreprises qui peuvent ainsi valoriser leur démarche auprès des diverses parties prenantes, clients, fournisseurs, et candidats notamment. Une manière pour les entreprises d’afficher leur engagement dans une politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) sur le volet de la diversité.
En conséquence, un Chargé de Mission handicap doit être quelqu’un qui a intégré la stratégie de l’entreprise, qui a une vision globale de son fonctionnement et qui saura adapter la politique handicap aux évolutions des directives, tout ceci dans une logique humaine, en contradiction parfois avec certaines logiques financières. Un vrai rôle d’équilibriste !
Un métier ardu qui ne peut s’envisager sans vraie passion, sans convictions et sans valeurs.
Le/la chargé(e) de mission handicap a un rôle de chef d’orchestre qui lui permettra tout à la fois de travailler sur des recrutements accessibles à des salariés ayant une reconnaissance de travailleur handicapé, une AAH ou une IPP, tout en identifiant les adaptations de poste nécessaires. Mais les aspects matériels ne sont pas les plus importants. Il reste à sensibiliser les équipes, à démystifier le handicap qui fait souvent peur, puis à convaincre l’encadrement du bien-fondé de la démarche.
Un recrutement réussi sera un extraordinaire booster pour réaliser de nouvelles embauches de personnes reconnues handicapées. En revanche, en cas d’échec, un effet de halo s’appliquera à l’expérience avec des conséquences dramatiques pour la politique handicap de l’entreprise et un challenge encore plus difficile à relever pour les responsables de la mission handicap.
C’est une des raisons pour laquelle certaines entreprises préfèrent avoir recours à la sous-traitance auprès d’entreprises adaptées (EA) comme HANDISHARE ou auprès d’ESAT, ce qui leur parait moins risqué que le recours à l’emploi direct.
Le/la chargé(e) de mission handicap pourra également travailler avec les partenaires institutionnels comme la DREETS, ainsi qu’avec les partenaires sociaux pour la mise en place d’un accord handicap.