Le recrutement d’un travailleur handicapé, comme toute embauche, représente pour l’entreprise une étape cruciale, à la fois pleine d’enjeux, et d’incertitudes.
Si une situation de handicap nécessite parfois des aménagements de poste, voire des aménagements horaires, une entreprise peut parfois s’arrêter à ces difficultés. Il existe toutefois de nombreuses aides et réseaux, qui permettent d’accompagner sereinement une entreprise dans la démarche de l’emploi d’un salarié disposant d’une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) ou d’une autre forme de reconnaissance de son handicap.
Ainsi, l’Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées (AGEFIPH), propose des aides adaptées pour encourager l’insertion professionnelle de personnes en situation de handicap. Ces aides permettent chaque année le maintien dans l’emploi, l’insertion ou la formation de plusieurs milliers de travailleurs handicapés. Chaque entreprise peut ainsi bénéficier des aides suivantes :
Outre ces aides, l’AGEFIPH permet également aux entreprises d’accéder à un réseau spécialisé, qui propose conseils et accompagnement dans le cadre de l’emploi de personnes handicapées, mais également pour leur insertion professionnelle. Ainsi, Cap emploi-Sameth par exemple, aide les entreprises dans le processus de recrutement d’un travailleur handicapé, en cherchant parmi ses réseaux des candidats adaptés au poste. La structure accompagne également l’insertion du salarié au sein de l’entreprise. Ce service est gratuit pour l’entreprise, car financé par l’AGEFIPH et Pôle Emploi. Pôle Emploi a également un rôle renforcé en parallèle de Cap Emploi-Sameth dans l’accompagnement des travailleurs handicapés.
L’entreprise peut bénéficier de nombreux avantages via le recrutement de travailleurs handicapés. Cela lui permet indéniablement d’être en conformité avec la législation. En effet, selon la loi du 11 février 2005, toute entreprise employant plus de vingt salariés est tenue de respecter ce que l’on nomme l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés. Le quota est fixé à 6% de l’effectif de l’entreprise. Si une structure ne respecte pas ce quota, elle est tenue de s’acquitter d’une « contribution handicap » en fonction du nombre de personnes handicapées manquantes au sein de ses effectifs.
La loi du 5 septembre 2018 fait quelque peu évoluer ce quota de 6%. Il devient un minimum et surtout pourra être évolutif dans le temps. Sa révision pourra être envisagée tous les cinq ans.
Les lois s’enchainent et l’obligation d’emploi est bien réelle. Il existe cependant des alternatives au recrutement d’un travailleur handicapé. Embaucher un salarié en situation de handicap ne s’avère pas toujours possible pour une entreprise, pour des raisons diverses. Reste la solution de la sous-traitance, auprès d’une entreprise adaptée ou d’un établissement de services d’aide par le travail, solution qui permet à l’entreprise de réduire sa contribution handicap. Une entreprise peut également conclure un accord de groupe, d’établissement ou d’entreprise et devra alors tout de même dès lors mener des actions de soutien au handicap.
L’entreprise peut aussi minorer sa contribution grâce à l’emploi de salariés en situation de handicap sur des postes qui exigent des conditions d’aptitudes particulières, mais également via ses dépenses déductibles.
On dénote ces dernières années un engagement des entreprises en faveur de l’emploi de personnes handicapées, bien que le taux de chômage de ces personnes reste encore supérieur à la moyenne nationale. Le gouvernement continue à favoriser leur emploi, conscient de l’impact sociétal d’une telle politique comme en témoigne la dernière réforme mise en place par le biais de la nouvelle loi handicap 2018.
Enfin, tout recrutement de travailleur handicap réussi passe en général par la sensibilisation de l’entreprise ou des équipes concernées.